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Don't you Caire ?
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Don't you Caire ?
22 janvier 2006

Le festival de (la) CAN

Le Caire – C’est toute l’Afrique du foot s’est donnée rendez-vous en Egypte, où la 25ème Coupe d’Afrique des Nations (CAN) s’est ouverte ce vendredi. Au programme, les 16 meilleures équipes nationales d’Afrique se disputeront, pendant 20 jours, le droit de soulever la prestigieuse coupe. La compétition se déroulera sur quatre pelouses dans le pays, entre le Caire, Alexandrie, et Port Saïd. Au niveau purement sportif, les spécialistes s’accordent pour qualifier cette Can de “plus difficile et plus ouverte de l’histoire”. Car contrairement aux éditions passées, la moitié – ou presque – des équipes peuvent vraiment prétendre à la victoire. Preuve que le foot africain connaît un nivellement vers le haut, une progression illustrée par le nombre toujours plus important de vedettes africaines qui évoluent dans les meilleurs clubs de la planète.

Au niveau extra-sportif, la CAN présente de nombreux attraits pour l’observateur curieux : quelle sera la capacité de l’Egypte à organiser un événement international, entre impératifs sécuritaires et obligation de spectacle ? Quels enjeux – notamment en termes économiques et de marketing – pour un pays qui n’a fait parler de lui récemment que par ses élections présidentielles et législatives chaotiques ?

L’art de remplir un stade

Première constatation, après seulement deux jours de compétition : le public ne répond pas présent ; dans les tribunes en tout cas. Parmi les raisons évoquées, le manque d’intérêt, de la part des Egyptiens, pour les équipes étrangères ; les soucis du quotidien, entre morosité économique et marasme politique, qui rendent le foot encore un peu plus futile qu’il ne l’est ; le prix et la difficulté d’obtenir des places, réservées selon certains à une élite sociale. Pour des raisons évidentes – tant économiques que pour l’image de la compétition – l’Egypte ne peut se permettre de présenter des tribunes vides. D’autant que le fiasco de 1974 est dans toutes les mémoires. Cette année là, l’Egypte accueillait déjà la compétition, mais les Pharaons (surnom de l’équipe nationale) s’étaient fait sortir dès le premier tour. Du coup, les Egyptiens avaient boudé le reste du tournoi et la finale ne s’était jouée que devant 100 spectateurs ! Une honte que ne peut se permettre une nouvelle fois le Comité d’organisation. Pourtant, force est de constater que les spectateurs ne se déplacent que pour leur équipe. Hier, la très médiatique équipe du Cameroun, avec sa pléiade de vedettes internationales, s’est produite devant  quelques centaines de spectateurs seulement, dont une majorité d’étrangers, supporters des deux équipes et journalistes confondus. Forcément, dans un stade de 40.000 places, le vide fait désordre.

dscn2281Alors, pour pallier ce problème un peu trop voyant, les organisateurs ont mobilisé l’armée ! Oui, des milliers de soldats, habillés pour l’occasion en survêtements multicolores, sont venus combler les rangs désertés. Le stratagème peut faire sourire ; le résultat est pitoyable. Imaginez : dans la tribune de gauche, 2000 soldats en pyjamas multicolores, occupés à agiter les bras en scandant des chants appris la veille, à la gloire d’une équipe dont ils ne connaissent même pas le nom. Dans la tribune d’en face, même mosaïque de pantins, mais supporters de l’équipe adverse ! Vu de loin, la mise en scène ressemble à un "Tétris" géant. A la fin de la rencontre, des centaines de camions bâchés de l’armée récupèrent les supporters d’un soir, direction…le prochain match.

Soldats à tout faire

Déjà, ces braves soldats avaient été mobilisés pour la grande cérémonie d’ouverture de la CAN, vendredi dernier, au Cairo International Stadium. Obsédé par la sécurité de l’événement, les autorités avaient déployé des milliers de soldats autour du stade et dans son enceinte, d’autant plus que la rais Moubarak en personne était présent. Mais le gros de la troupe se trouvait sur la pelouse, qui déguisé en scarabée pharaonique, qui portant à bout de bras un énorme disque solaire, symbole divin de l’Egypte antique. Certes, la mise en scène militaire n’a pas laissé grande place aux erreurs de chorégraphie, mais cette rigidité de caserne a pesé sur une cérémonie assez lourde, voire assommante. A noter tout de même deux jolies surprises venues du ciel : largués au-dessus du stade, des parachutistes ont fait atterrir sur la pelouse les drapeaux des 16 pays représentés. En clôture de spectacle, un feu d’artifice titanesque a embrasé la nuit cairote pendant près de vingt minutes. Un spectacle de feu tellement long que les joueurs ont commencé leur échauffement sous les fusées !

D’ailleurs, si les joueurs égyptiens ne réussissent pas un beau parcours, les organisateurs pourront toujours prétexter qu’ils s’agissait en fait de soldats en shorts ; personne n’en sera vraiment surpris…

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Commentaires
A
J'ai aussi entendu cette info ce matin à la radio, c'est quand même hallucinant qu'ils emploient des militaires pour remplir les stades et faire office de supporters! J'imagine le spectacle et je ne pense pas que ça donne une image plus positive de la mobilisation pour la CAN qu'un stade vide... <br /> <br /> Profite bien de la CAN et j'espère que tu assisteras à de superbes matchs!
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